samedi 26 septembre 2009

la rage


© Cyril Berthault-Jacquier




Dans cette insignifiante couche de muscles qui restait encore sur nos os et qui nous donnait la force de manger, de nous mouvoir, de respirer et même de scier du bois, de pelleter pierre et sable dans les brouettes et de pousser ces mêmes brouettes sur l'interminable chemin de roulage des mines d'or, sur l'étroit chemin de bois qui mène à la battée de lavage, dans cette couche de muscles il n'y avait plus de place que pour la rage, le plus vivace des sentiments humains.

© Varlam Chalamov - Récits de Kolyma

In this insignificant layer of muscles which still stayed on our bones and which gave us the strength to eat, to move us, to inhale and even to saw some wood, to scoop stone and sand in wheelbarrows and to push these same wheelbarrows on the endless road of rolling of goldmines, on the narrow wooden road which leads to the jamb of wash, in this layer of muscles there was not a place anymore than for the fury, the most long-lived of the human feelings.

2 commentaires:

  1. superbe association ... merci aussi pour la découverte du texte que je ne connaissais pas.

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