samedi 26 janvier 2013

papet

© Tom-R
 
C'est ma ville, mon quartier, mes rues et mes passants, que je regarde calmement, rassurée de les voir marcher, courir, s'arrêter, vivre une vie que je ne connais pas. De toute façon, ils sont dans une image. Une image dans un cadre, dont je suis spectatrice, et que je pourrais raconter, comme on raconte un rêve, à d'autres gens qui souriront, ou pas d'ailleurs, et me donneront leur interprétation, mauvaise ou bonne.
© Pauline Klein - Alice Kahn

vendredi 18 janvier 2013

alice kahn

J'explique qu'il travaille sur la différence entre ce à quoi on s'attend et ce qui arrive vraiment. Il fait des photos, des portraits aussi. Il en a fait un de moi que je déteste, mais qu'il adore. Peut-être qu'il faut juste que je m'y habitue.
Le blond qui s'intéresse depuis peu à la photographie, précise qu'il n'y connait pas grand chose, et pose des questions sur le travail de William.
J'explique son rapport à la représentation et à la réalité. Je dis que son travail consiste à faire disparaître l'oeuvre photographique au profit du modèle.
Chacun présente son petit couple comme à un concours de beauté pour chiens. Bien brossé, et en piste.
Peu importe comment on se rencontre je me dis. L'autre n'a jamais rien à voir avec qui l'on voudrait qu'il soit. Il est juste un miroir, un espoir. Je me dis que j'ai la chance d'être à jamais une autre que celle avec qui William vivra.
Le gros blond pourra toujours essayer de s'imaginer une autre que sa femme parfaite quand il feront l'amour, il vivra avec elle. Pas William.
C'est moi qui serait obsédée à jamais par cette femme. C'est moi qui la verrai dans mes rêves, dans la rue, dans les ombres, dans les jambes et les seins des autres. C'est moi.