samedi 12 août 2023




© Léon Spilliaert
 
Ses paysages sont des asiles, ses portraits, les effigies de nos âmes sombres. Avec ses natures mortes, il transcende le réel et rend le banal fantastique. C'est un alchimiste : de la boue et la sombreur, il fait du sublime.
Spilliaert donne du panache au spleen.

Pour le côtoyer davantage, j'ai voulu écrire sur lui en partant sur ses traces. Ostende, Bruxelles, Paris.
Ce n'était pas si loin.

Sa fréquentation fut et reste un émerveillement. Et contrairement à ce qui semble être l'évolution naturelle de toute relation humaine, plus je l'ai connu, plus je l'ai aimé.

© Eva Bester - Léon Spilliaert

vendredi 21 avril 2023

 

© Tom-R

une chute de liens
avec le ciel qui jette l'ancre
un désordre
que blessent les vents

de biais
la beauté vient
chasser l'obscurité

les forêts
aprennent à vivre
avec soi-même

© Hélène Dorion - Mes forêts

dimanche 26 mars 2023

lundi 20 février 2023

20 février


© Tom-R


Et si marchant dans le bois inconnu de la vie j'ai envie de courir et si je meurs épuisée par une course heureuse sous le soleil, contre le vent... si je meurs de la surprise de quelque nouveau visage-rencontre caché derrière un arbre en attente, si je meurs foudroyée par l'éclair de la joie, étouffée par une étreinte trop forte, noyée dans une tempête d'émotions entraînant vers une mer qui invisible attend derrière la nuit, si je meurs vidée de mon sang par les blessures ouvertes d'un amour perdu que rien n'aura pu refermer, si je meurs poignardée par la lame effilée d'un regard cruel, je vous demande seulement ceci : ne cherchez pas à vous expliquer ma mort, ne la disséquez pas, ne la cataloguez pas pour votre tranquillité, par peur de votre propre mort, mais tout au plus pensez - ne le dites pas fort, les mots trahissent - ne le dites pas fort, mais pensez en vous-même : elle est morte parce qu'elle a vécu.
© Goliarda Sapienza - Le fil de midi

samedi 18 février 2023

© Tom-R

J'ai commencé par ton corps,
Par ta silhouette en marche entrevue parmi les herbes,
Par l'extrémité de tes doigts
Posés sur un fruit
Et tes ongles vernis qui reculaient devant le couteau,
Par l'ébauche de ton sein
Dans l'échancrure de ta chemise
Tandis que tu me servais à boire,
Par ta bouche silencieuse
Et tes yeux qui écoutaient,
Par ton visage intensément contemplé,
Absorbé.
Puis j'ai reconnu ta voix,
Egale, méticuleuse,
Sans cesse renouvelée,
Agitée par instant d'un trouble
Qui me faisait bondir le coeur,
Et se taisant,
Puis repartant,
Retrouvant son débit et son chant,
Une eau tendre
Qui passait sur moi,
Et sous cette source
Je me couchai
Sans plus rien savoir
Que le bonheur de t'entendre.

© Danielle Bassez - Baïkal