© Tom-R |
Et si marchant dans le bois inconnu de la vie j'ai envie de courir et si je meurs épuisée par une course heureuse sous le soleil, contre le vent... si je meurs de la surprise de quelque nouveau visage-rencontre caché derrière un arbre en attente, si je meurs foudroyée par l'éclair de la joie, étouffée par une étreinte trop forte, noyée dans une tempête d'émotions entraînant vers une mer qui invisible attend derrière la nuit, si je meurs vidée de mon sang par les blessures ouvertes d'un amour perdu que rien n'aura pu refermer, si je meurs poignardée par la lame effilée d'un regard cruel, je vous demande seulement ceci : ne cherchez pas à vous expliquer ma mort, ne la disséquez pas, ne la cataloguez pas pour votre tranquillité, par peur de votre propre mort, mais tout au plus pensez - ne le dites pas fort, les mots trahissent - ne le dites pas fort, mais pensez en vous-même : elle est morte parce qu'elle a vécu.
© Goliarda Sapienza - Le fil de midi
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